L'Europe vise la Lune
Publié le 23 janvier 2019L'Agence spatiale européenne (ESA) et ArianeGroup viennent de lancer l'étude d'une mission lunaire à l'horizon 2025. L'Europe s'invite dans la nouvelle guerre des étoiles.
1. Une mission 100% européenne
Le calendrier prévoit un atterrissage sur la Lune en 2025, date de fin programmée de la Station Spatiale internationale (ISS). Si l'ESA mène de nombreux projets en commun avec ses homologues, comme la NASA avec la sonde InSight et les Russes avec la mission ExoMars, les Européens veulent également pouvoir mener leurs propres missions en toute indépendance.
Au-delà de la symbolique de la Lune, l'ESA veut étudier l'exploitation du régolithe, un minerai présent sur la surface lunaire. L'agence européenne souhaite en extraire de l'eau et de l'oxygène, ce qui ouvrirait la voie à une présence humaine prolongée sur le satellite de la Terre, un des objectifs européens.
2. L'implication du secteur privé
En plus d'ArianeGroup, l'ESA s'est associée à deux start-ups européennes, l'allemande PT Scientist qui va développer l'atterrisseur, et la belge Space Applications, qui doit mettre en place les infrastructures de contrôle de la mission depuis la Terre. L'ESA ouvre ici la porte de l'espace au secteur privé, comme cela se fait déjà aux Etats-Unis. « L'Europe était un peu en retard, estime Nicolae Mihalache, ingénieur et contrôleur à Space Applications. Cette mission est un pas en avant, qui tire profit des compétences européennes et fait bon usage des investissements passés. »
3. La montée en puissance de l'Ariane 6
La mission doit être lancée depuis Kourou (Guyane) par une Ariane 6, la nouvelle fusée d'Arianespace (qui devrait faire son premier vol en 2020). Une mission lunaire serait un test de prestige pour le nouveau lanceur européen, qui démontrerait les capacités de l'ESA à mener indépendamment des missions au-delà de la basse orbite terrestre.
Article réalisé pour le journal école de la promotion Alt50 du CFPJ.