Une cinquantaine de 737NG cloués au sol
Publié le 31 octobre 2019Les inspections ordonnées par la Federal Aviation Administration (FAA) au début du mois ont mis en évidence des fissures sur une cinquantaine de monocouloirs. La compagnie australienne Qantas annonce avoir trouvé des criques sur un avion plus jeune que prévu.
Les difficultés continuent pour Boeing. Alors que le directeur général Dennis Muilenburg a été entendu par le Sénat américain sur les défaillances du Boeing 737 MAX, qui poursuit péniblement sa certification pour un retour en vol, l’avionneur a annoncé jeudi 31 octobre qu’une cinquantaine de 737NG (pour New Generation), la version précédente du best-seller de l’avionneur américain, ont été cloués au sol.
Cette annonce intervient après la découverte par Qantas de fissures structurelles sur un de leurs appareils. La compagnie australienne a cloué cet avion au sol, et poursuit l’inspection de 32 appareils.
La FAA avait ordonné l’inspection du pickle fork (partie de l’avion qui permet de lier les ailes au fuselage) sur certains appareils au début du mois d’octobre, après la découverte de fissures sur un avion en Chine. Ces criques à l’emplanture de l’aile et du fuselage peuvent être provoquées par les contraintes aérodynamiques et par la fatigue structurelle.
L’entreprise américaine précise aujourd’hui que ces visites ont mis en évidence des fissures sur 5 % des appareils inspectés. Cela représente une cinquantaine d’avions immobilisés pour maintenance, notamment chez les compagnies GOL, Southwest Airlines et Korean Air.
Mais la découverte de fissures sur l’avion australien laisse penser que le problème a été sous estimé. En octobre, la FAA avait exigé une inspection des appareils ayant réalisé plus de 30 000 cycles. Mais le 737 de Qantas compte moins de 27 000 vols, ce qui laisse penser que cette défaillance pourrait se produire plus tôt dans le cycle de vie de l'avion. La compagnie a annoncé qu’elle accélérait la visite de sa flotte, qui sera achevée « d’ici vendredi ».
« Nous n'opérons jamais un avion sans avoir toutes les garanties de sécurité. Même quand il y a une fissure, cela ne compromet pas immédiatement la sécurité de l'avion. »
Chris Snook, ingénieur en chef de Qantas
Airbus avait connu un problème similaire sur les A380. Les opérateurs avaient dû réaliser de coûteuses opérations de maintenance anticipées. Ce problème de fissures structurelles n’est pas aussi grave pour Boeing que les déboires du 737 MAX avec son système MACS. Mais il entame un peu plus la réputation du vénérable monocouloir, quand Seattle pensait que le gros de la tempête était passé.